Benoit est parti au Népal pour l'Annapurna Mandala Trail X 2010. Pour suivre l' AMT. mise à jour par Patoche (père de Benoît) avec les SMS que Benoît envoit, avec qq soucis de transmissions bien compréhensibles.
Sur Kikourou, Mathias envoie aussi des infos quand c'est possible
et aussi sur ce site de la diagonale
Les résultats par Mathias
SMS Benoît 23 avril 13h
Arrivée à Poon Hill aprés 380 km, et 9000 marches pour finir.
3ème aujourd'hui, 1er au général devant Thierry CHAMBRY et Deepak.
Un beau voyage dans une vallée perdue puis entre des sommets glacés.
Je sors victorieux de cette grande aventure, et cela me fait plaisir apres avoir mis si longtemps a venir decouvrir ce Nepal et ses sommets legendaires pour tous les amoureux de la montagne.
Sur cette course je n ai jamais vraiment ressenti de lassitude, bercé par la variété des terrains, les sensations d altitudes a gérer, et les impressionnants panoramas des montagnes des Dieux. Le dossard etait là pour nous aider a nous surpasser quand seuls nous n aurions jamais accompli cela. J ai acquis ma victoire dans des qualités supérieures en gestion des longues étapes face aux Népalais, et face a Thierry par mon expérience de l AMT l an dernier et des courses a
etapes en general. Ensuite de la gestion, et un peu de rêve permanent pour accomplir ces 380km avec mon sac a dos.
Le Trail est un espace de competition sportive que j apprecie et auquel je me mesure regulierement. Mais le Trail est pour moi egalement un moyen de locomotion, autre chose qu une competition, un pretexte et un moyen de decouvrir le monde autrement, de l Oisans, en passant par la Reunion et les deserts africains, jusqu ici aux confins du Nepal pour cet Annapurna Mandala Trail 2010.
Merci Bruno (Poirier) de nous faire partager ta passion du Népal et du Trail.
Namasté.
A bientôt. Benoît.
Les résumés des étapes :
24/04/10 Etape de liaison marchée pour retour à la civilisation.
On vient de redescendre dans la vallée après les 4 dernières heures de marche. Trois heures de bus, puis un vrai hotel.
On arrive lundi à 20h10 à Roissy. A bientôt.
J11 23/04/10, Dana - Poon Hill (alt : 3.250m) 20km, +2.000m
Poon Hill, altitude 3.250m, le fameux sommet du trek des balcons des Annapurnas, une vue a 360 degrés sur les 8.000 alentours. Et 9.000 marches pour y monter... Depart rapide sur les 5km entre Dana et Tatopani, puis 2.000m de denivelé a gerer.
Je termine 3eme de l etape, a 10mn de Deepaj, et derriere Philou Dauriac. Arrivee en haut de la fameuse colline a 3.200m d altitude, pour un pic-nic en accueillant tous les coureurs et marcheurs.
copié collé du mot publié sur kikourou par Mathias
superbe arrivee au sommet de poon hill !
une etape assez tonique : 6kms de plat/descente et ensuite 15kms de montees/escaliers avec 2000m de D+, pfiouuuu ca decalamine la tuyauterie !
tout le peloton a attendu les derniers coureurs, acclamations, cris, chants, danses, pleurs parfois... !
ah oui et puis on baffre, aussi :-)
niveau resultats, benoit remporte cet AMT devant thierry, deepak, jorbir, josep, gino, peter, philippe, mathias, pascal, audrey, eric J (sauf erreur, les classements ne sont pas emcore faits, menfin Gildas kestufou ?)
Je crois que tout le monde est bien content d'enterminer, meme si le peloton n'est pas dans l'etat d'epuisement d'il y a qques jours...
et on termine sur une etape super sympa, le sentier, souvents en escaliers, qui serpente de village en village, et de la montee, de la montee...
maintenant, dodo a ghorepani, demain marche de liaison pour regagner birethanti, bus jusqu'a pokhara, et apres demain avion pour kathmandou.
quelle aventure !!!
(tjs pas de photos, desole, il n y a pas de lecteur de carte SD a gorepani non plus...)
J10 22 avril Jour 14. Stage 10.
Marpha - Dana (alt : 1.740m) 30km, -1.100m
Le parcours se profile ennuyeux avec la piste qui se termine entre Beni et Jomsom, où avant il n y avait qu'un chemin de montagne. Mais comment blâmer le progrés pour les locaux qui auparavant etaient à plusieurs jours de marche de tout. Les premiers effets de la nouvelle piste se font sentir quand nous coupons par le lit de la rivière les grands lacets de la piste : encore l'an dernier il y avait un chemin tracé par les porteurs, et cette année ce n 'est plus le cas. La Khali Gandaki au niveau de Tukuche est un large lit de galets de prés de deux kilometres de large, ce qui laisse imaginer le flux lors de la mousson. Nous cheminons donc au fil des méandres de la rivière, nous
mouillant régulierement les pieds.
Au niveau de Lete, la vue alentours devient grandiose. Derrière nous le Daulaghiri (alt >8.000m), et le Tukeche Peak en rempart glacé. Et devant nous le sommet principal des Annapurnas et son arête côté nord, par où l'expédition française avait gravi pour la premiére fois un des douze 8.000 que compte notre terre. Je cherche un itinéraire, mais il n y a rien d'évident, sur cet Annapurna où les statistiques donnent aux alpinistes une chance sur deux d'en revenir... Au bois de Lete, titre d'un chapitre de "Annapurna 1er 8.000", je me remémore ce livre que j avais dévoré l'an dernier lors des 3 jours d acclimatation. Le "Daula" derrière nous, sommet initialement prévu par l expéidtion avant d'être trompée par une carte trop approximative, la tentative de contournement par le Tilicho, puis la découverte par un des alpinistes de l'expé d un passage vers la face Nord, le col du "27 avril", jour de sa découverte capitale pour accéder à l'Annapurna I en 1950. Ce col se dresse juste devant moi, et j'essaie d'imaginer l'aventure humaine il y a soixante ans dans ce pays reculé que parfois encore nous croyons au Moyen-âge... Le bois de Lete est désormais traversé par une piste, mais les montagnes, leurs arétes effilées et leurs glaciers suspendus nous y dominent toujours magistralement.
Dans ces pensées les kilometres passent, et je rentre tranquillement dans la petite vallée de Dana.
J etais bien laché par le groupe de tête depuis bien longtemps, et les quelques photos prises n ont rien arrangées a mon temps d arrivée, je termine 8 ou 9, a 30 minutes des Népalais et 15 de Thierry. Il me reste ce qu il faut d assurance-temps avant la grande ligne d arrivée de demain, au sommet de Poon Hill, et de ses 9.000 marches et 2.000m de dénivelé pour y acceder depuis Tatopani. Sous la tonnelle fleurie, les Dal-bat et les Everest (bieres locales en bouteilles de 1 litre seulement...) nous redonnent de l energie, nous imaginons déjà de nouveaux itineraires pour les futures editions, dont un aller-retour au camp de base des français, via le col du 27
avril...
J9 21/04/10 :
Thorong Phedi (alt : 4.400m) - Marpha (alt : 2.650m)
40km, +1.000m, -2.800m
Une bonne cote de 1.000m jusque le Thorong Pass, col "le plus haut du monde" pour commencer, puis une longue descente vers Mukhtinat. Le chrono est declenché à partir de High Camp (4.800m) au passage de
chacun, la montée est par pallier, mais assez rapide, je monte les 650m en 57 minutes. Longue descente assez rapide jusqu au monastére de Muktinath puis 15km de piste en passant aux portes du Mustang. Le Népalais Jorbir rentre en 4h12, puis nous sommes quatre aux alentours de 4h40mn, le classement de devant reste inchangé. Marpha est un des plus jolis village du parcours, journée agréable.
Demain 30km de piste en "profil descendant Népalais", comprendre qu il y a regulierement des petites remontees.
Nous passerons par les villages longuement decrits dans "Annapurna 1er 8.000", dont Tukuche, le camp de base des francais pour la conquete du 1er 8.000 en 1950 par Lachenal et Herzog, parrain de l AMT en l honneur de cet anniversaire.
J8 20/04/10 :
Manang - Thorong Phedi (alt : 4.400m) 20km, +1.200m
Arrivée en haute altitude pour cette course de cote de "seulement" 18km. Deepak n a pas dit son dernier mot. Autant il est un peu juste sur le long, autant sur le court il est tres fort puisqu il a battu le record de cette classique de l AMT en 2h13mn. Thierry qui comptait 40mn d avance sur Deepak avant aujourd hui concede 10mn et s accroche.
Je crois que j ai bien fait de prendre de l avance, et je la gére avec parcimonie. Aujourd hui je finis a 10mn de Thierry, et derriere Philippe le cantalou, Josep le catalan, Pascal le Dromois, et Mathias le kikoureur... Au delà de 4.000m d altitude, je préfère lever le pied. Et on sent les poumons bruler dés le moindre faux-plat, dés que
l on pousse un peu dans le rouge les appuis deviennent moins surs "comme apres quelques bieres"...
Comme a chaque fois que nous sommes en altitude, le medecin prends notre "taux de saturation", c est a dire le% d oxygene que nous reussissons a utiliser par rapport a la plaine. Ce soir, à 4.400m d altitude, j ai 86%, cela varie de 80% (en dessous il y a probléme d acclimatation) à 88% (les népalais vivant toute l annee a cette
altitude peuvent atteindre 95%).
Nous allons dormir à 4.400m d altitude, dans un lodge de qualité et relativement bien isolé ce qui va nous eviter le froid des courants d air habituels. Thorong Phedi est le point clef du passage du Thorong Pass, les marcheurs y montent en 2 ou 3 jours, et y restent souvent 2 nuits pour s acclimater, avant "l assaut final".
Demain nous attaquerons ce qui commence pas un veritable mur jusque High Camp, avant de redescendre jusque Marpha, ce qui se fait generalement en 3-4 jours. Une fois le col à 5.500m passé, nous entreverrons l arrivée...
extrait des news du site de l'AMT, le détail des classements sur ce site
Jusqu'à ce jour, aucun abandon ni problème particulier à signaler.
Les 9 derniers coureurs (à partir du dossard 20, Max Hinterman) ayant pris du retard dans le Larkya La effectuent des marches de liaison avec les trekkeurs afin que tout le monde soit réuni à Dana le 22 au soir poour effectuer ensemble l'étape finale.
Prochain communiqué depuis Marpha le 21.
19 avril :
journée de repos à Manang (alt : 3.440m) 40km
La journée commence par un vrai pain au chocolat dans une des boulangeries de Manang. Ensuite, visite a un lama ermite dans la montagne (500m de dénivelé...), pour une petite bénédiction pour le Thorong Pass. Ca m a couté 100 roupies (1€), le thé était inclus... Très sympathique, vue imprenable sur les Annapurnas, il a plus de 90 ans et habite là-haut depuis 41 ans.
Ensuite manger (vegetable burger - frites -apple pie), dormir (sieste 2h30 !), manger (frites, apple pie...), la journée de repos aura été mise a profit pour une remise en état avant le second col au delà de 5.000 mètres. Dés ici à 3.400m nous sentons bien l altitude, simplement en montant les 3 escaliers de l hôtel. Et pourtant des gens cultivent et vivent ici toute l’année."
Mathias, webmaster de Kikourou est dans la course et n'oublie pas de nous renseigner! chapeau.
Voici les classements après la 6ème étape comme si vous y étiez!
ou encore sous cette forme
1 - Benoît Laval (34h10)/ 2 - Thierry Chambry (36h20)/ 3 - Deepak Raï (36h59)/ 4 - Jorbir Raï (38h22)/ 5 - Peter Fairhurst (38h36)/ 6 - Gino Rivière / 7 - Joseph Maria Cabanas Coma/ 8 - Philippe Dauriac / 9 - Pascal Moreau / 10 - Mathias Géry/ 11 - Audrey Ehanno (40h44)/ 12 - Eric Jousselme/ 13 - Bhimsen Awale/ 14 - Jaganath Bista/ 15 - Joël Delmas/ 16 - Vincent Minier/ 17 - Bruno Poirier/ 18 - Yves Quéméré/ 19 - Stéphane Denis/ 20 - Fabien Brusson/ 21 - Benoît Durand/ 22 - Eric Trottin/ Cédric Mallet/ 23 - Jean-Maurice Henry/ 24 - Pierre Pelletier/ 25 - Bernard Rebatet/ 26 - Laurence Morin/ 27 - Mireille Dromant/ 28 - Pascale Guilbot/ 29 - Dwa Yangzun/ 30 - Maryse Dupré/ 31 - Gildas Leuge-Maillet/ 32 - Lakshmi Magar.
Coureurs et trekkeurs:
33 - Max Hinterman/ 34 - Beat Hinterman/ 35 - Jérémie Batias/ 36 - Bruno Ringeval/ 37 - Guy Lancelot/ 38 - Dominique Gilet/ 39 - Nicole Gilet/ 40 - Michel Jourdan/ 41 - Sébastien Podogorska/ 42 - François Hubert/ 43 - Magalie Juvenal/ 44 - Antoine Castex/ 45 -William Marjault/ 46 - Christiane Lesne/ 47 - Alain Thebaud / 48 - Martine Thébaud/ 49 - Bertrand Castex/ 50 - Martine Castex/ 51 - Ketty Alphonsine/ 52 - Christine Louisin.
18 avril J6:
Bagharchat - Manang (alt : 3.440m) 40km, +1.800m
Profil montant pour ces 40km, alternant des portions bien roulantes avec des petits sentiers techniques. Je pars doucement pendant la moitié du parcours, 20km faits en plus de 3h15... J ai laissé partir Thierry Chambry et Deepak. La deuxième partie est plus roulante, et je finis fort, je finis sur les talons de Thierry a 3mn en plus de 5h30.
Avec 2 heures d avance sur Thierry, j ai de quoi voir venir. Mais il reste 150km, il ne faut ni se blesser ni tomber malade. A mon avantage, je suis celui qui passe le mieux en altitude avec les Népalais. Demain journée sans chrono au Tilicho Lake, avant la remontée sur 2 jours du Thorong Pass a 5.500m mercredi
j'ai mis 5h30... Je suis 2ème à 3 mn de Thierry Chambry. Au général j'ai 2h d'avance sur Thierry, il ne reste pus que... 150 km environ.
.Tout va bien ici. Ce sont de longues journées de course, mais c'est dépaysant! On a entendu parler des problèmes d'avion à l'instant. Dans l'autre vallée l'info n'était pas arrivée, et je pense que ça ne les dérangeait pas... Espérons que ça ira mieux la semaine prochaine. Que disent les infos?
(ndlr : j'ai envoyé à Ben un SMS pour relater les poussières de volcan etc... et les grèves SNCF, et je lui ai demandé comment il allait, ainsi que Mathias)
re SMS à 14 h
Moi ça va trés bien, Mathias aussi. J'ai les meilleurs valeurs en altitude, et j'ai 2h d'avance. Mais courir 5h ça use quand même. C'est trés dépaysant, il faudra que vous y veniez (ndlr : c'est là qu'on voit que le mal des montagnes le gagne, il veut ma mort, ou l'héritage? :-)) )
17 avril J5 :
Samdo - col du Larke Pass (alt : 5.200m) - Bagharchat (alt : 2.060m) 60km, +2.400m -3.800m
Je sentais une journée de baroudeurs, ça n a pas manqué... Départ a 4h30 de amdo, pour attaquer le Larke Pass, qui signifie le col "long". La montée n est pas chronométrée, je pars le dernier et je remonte tout le monde. Un peu moins de 4h pour ce long col de 20km, dont les trois quart à remonter le long d une moraine d un glacier gigantesque. Prés de 2h au dessus de 4.500m d altitude.
Personnellement aucun problème avec l altitude, pas de mal de tête, même si ça monte moins vite. Mais rien à voir avec les trois coureurs qui ont reçu une piqure de Celestene pour finir le col.
Départ du chrono du col, c est parti pour plus de 3.000 metres de descente. C est fou le nombre de cailloux et de galets que le cerveau a eu a traiter dans cette journée pour ne pas chuter. Tout cela sur fond de chaine des Annapurnas devant et de face nord du Manaslu derrière. Cette vallée est encore moins fréquentée que l’autre versant. Au sortir du village de Bimtang, il faut traverser le fond du glacier et de la rivière, deux kilomètres de chaos... Je suis des traces dans le fond asséché, et j aperçois le pont en contrebas, super !
Arrivé au pont : pont détruit, avec un fort torrent en dessous ! Pour sauter il faudrait s appeler Carl Lewis ou Steve Austin. Pas de solution Mac Giver avec notre corde de 3 métres... Seule solution, traverser... Je repère un passage plus propice 200m en bas. L eau est laiteuse, impossible de savoir jusqu’où va s’enfoncer le pied... A mi-cuisse dans une eau glacée, les pieds sont littéralement anesthésies pendant 2 minutes à la sortie. Longue descente dans une forêt fleurie sur fond de sommets glaciaires.
Végétation luxuriante, abimes gigantesques, paysages extraordinaires... Une petite sortie de piste dans un verger à cause de chèvres qui ont fait des traces de partout, une dizaine de minutes de perdues... La descente se termine par une longue passerelle de plus de 200 mètres, il ne reste plus qu’à remonter au lodge... Au total 4h de montée au col, et 5h18 de descente, une bonne journée. Thierry mets environ 1h de plus, les Népalais ont remporté l étape en moins de 5 heures...
16 avril J4 :
Samgaon - Samdo (alt 3860) et montée au camp de base de Manaslu, 18 km, D+ 1500m
Une journée tranquille, où nous sommes juste montés à l'altitude du Mont BLanc pour être au camp de base du Manaslu. Trois expéditions en attente d'une bonne fenêtre pour ce 8000.
Le temps de penser à toutes les améliorations de produits notées sur l'Iphone...
Mais l'AMT c'est aussi le plaisir de partager une bière et un peu de viande boucannée a ec Djorbir et Deepak comme ce soir dans la cuisine du lodge, avec peu de mots, mais un partage d'expérience....
après 3 étapes, Benoît est en tête avec 1h00 d'avance sur le second. Le plus dur reste à venir avec des passages à plus de 5000 m d'altitude.
15 avril J3:
appel téléphonique (pas trés audible)
tout va bien, déjà 3 jours de course. C'est assez difficile. Je suis en tête pour l'instant.... J'appellerai dans 2 jours, bises aux 2 filles (ndlr Chloé et Heïdi)
sms :
Namrung-Samagaon (alt 3600m, 18 km, D+ 1400m)
Une étape "courte", c'est à dire 2h24 d'effort "seulement"... Nous avons couru à 3, avec Philippe Dauriac et Thierry Chambry, à remonter les plateaux jusque 3500m d'altitude. Je termine avec Philippe DAURIAC qui s'était échappé dans la dernière côte.
Nous avons quitté les traditions d'influence Hindoues pour les traditions d'influence Boudhistes et Tibétaines en arrivant à Lho : moulins à prières, monastères. Le manaslu, ses glaciers et ses 8100 mètres nous surplombent admirablement. L'altitude et la fraicheur nous gagnent doucement.
Demain, Camp de base du Manaslu, à l'altitude du Mont Blanc... Dans 2 jours nous en aurons terminé de cette longue vallée pour basculer vers les Annapurnas.. Une heure d'avance c'est beaucoup et peu à la fois. Il faudra autant gérer la course que la blessure ou les éventuels problèmes d'estomac. Avancer un peu plus chaque jour, manger, dormir et découvrir........
14 avril J2 :
Nous quittons Dhovan a 7h00 apres un bon petit-dej de nos cuistots : galettes, omelette, et thé ou café. J avale tout, la journée promet d être longue.
Départ prudent, je méne un petit trio avec Deepak et Djorbir. A un arrêt fontaine, les Népalais passent, et au bout de quelques kilomètres je rejoins Djorbir. Je décide de le suivre jusqu’ au moins Filim, ou la carte ne semble pas bien claire. Bonne idée, Dorbir me fait éviter pas mal d hésitations sur des chemins pas évidents. Djorir lâche, Deepak est devant, je le pointe a 5mn, mais nous n avons fait que a peine un tiers.
Il faut laisser glisser les kilomètres, en courant le plat et les descentes, et préserver les cuisses en montée. La gestion de l eau est importante, et j’ai trouvé le rythme, pour boire environ 600ml/h. J ai deux bidons, quand un est fini je le rempli d eau que je laisse se désinfecter avec une demi-pastille pendant que je bois le deuxième.
Quand le deuxième est juste bu, il faut trouver un marchand de coca, et faire le plein des deux bidons en coupant le coca avec l eau désinfectée. Le prix du coca s élève doucement au fil des km, monté a dos de mule cela se comprend...
J ai passé une agréable journée, sans lassitude, a suivre l’itinéraire sur la carte. L étape était longue, et j ai repris Deepack aux 2/3 du parcours, il avait l air sec. En tête et personne derrière, çà motive a garder le rythme et les hameaux s enchainent comme les montées. Jusqu’à l hypo... Pas l hypothermie, ça ne risquait pas vu la chaleur, mais l hypoglycémie dans la dernière et interminable montée.
J’avale ce qu il me restait de miel (qui me fait office de gel), mais je reste "faible" et la tête qui tourne, ce qui ne m’empêche pas de marcher... D un coup cela me revient, j ai 10 bonbons au menthol acheté a Arughat ! Ils sont avalés rapidement, et me permettent de finir... La grande majorité des coureurs aura été "short pétrole" sur cette dernière bosse.
Mais franchement, je ne pensais pas mettre 6h44mn... Thierry arrive
34mn derrière, et les Népalais bien plus tard vers la 6-7eme place.
13 avril J1 : Arughat (alt 500m)-Dohvan(alt 1200m, 42 km, D+ 1200m)
Départ du temple, aprés une petite cérémonie comme à notre arrivée : remise d'un petit foulard à chacun et un petit point rouge à base de fleurs sur le front.
Etape variée, assez roulante au début avec de la piste quelques montées d'escaliers bien raides, quelques descentes humides. Forte chaleur, mais avec beaucoup d'endroits plus frais à l'ombre de grands feuillus ou au bord de la rivière.
Villages typiques aux petites guinguettes à coca cola bien frais, et 5 ou 6 ponts suspendus aériens.
J'ai suivi le départ rapide de Népalais Djorbir et Deepak, mais allant un peu plus vite sur la piste, j'ai fait l'écart. Deepak n'était pas loin jusqu'à la mi course. J'ai couru à un rythme régulier sans jamais être dans le rouge et sans jamais trop relâcher, même si je ne voyais plus personne derrière.
4h03. Thierry Chambry arrive 23 mn plus tard, les Népalais un peu plus d'un quart d'heure aprés.
Dhovan est un village à l'ancienne, avec quelques familles qui vivent d'une culture difficile de maïs dans de petits champs en étage le long de la Gandaki. Cela nous semble des siècles en arrière mais je pense que la haute Corrèze de mes grand parents (petits agriculteurs élevage vaches, moutons, cochons et polyculture ndlr) n'était pas si différente, et cela m'y fait toujours penser pour relativiser....
Le lodge est pittoresque, chambres à l'étage par une échelles directement sous le toit en lauzes. Double sieste et double dal-bat (le plat local : riz et lentille), pour repartir demain à remonter la vallée qui s'achévera au coi à 5200m aprés 4 jours bien chargés
A+
Départ 12 avril : premier SMS de Benoit :
presque 24 h de transit aérien, 6 heures de minibus sur des routes défoncées, et un pont suspendu à taverser pour Arughat, petit village perdu au fond de l'himalaya.
Accueil du village avec distribution de fleurs, d'une écharpe de bienvenue. En échange nous organiserons une petite course pour les enfants cet aprés midi. Cette première partie autour du Manaslu promet un Nepal plus sauvage sur des chemins peu fréquentés par les touristes.
Début du programme :
Aujourd'hui repos, contrôle du sac (un peu moins de 6 kg pour moi), et contrôle médical.
42 km demain, 52 km ensuite, marche d'acclimatation 18 km au manaslu Base Camp, 16 km, 62 km dont un col à 5200 m...
Le programme prévu :
Jour 5. Stage 1. Arughat Bazar (450 m)
– Doban (1250 m).
Point de contrôle : Labu Bensi (1 h
de pénalité). Réveil :
6 h 30. Départ :
8 h groupe A et B. (7 h30 rando).
Nota : Groupe A (Grp A) :
1reà la 15e place. Groupe B (Grp
B) : 16e à la 40e place. Rando : Marcheurs (euses).
Jour 6. Stage 2. Doban (1250 m) – Namrumg (2.550 m).
Point de
contrôle : Deng (1.920 ; 1 h pén.)
et Ghap (2.380 ; 1 h pén).
Réveil : 5 h. Départ : 6 h 30 groupe
B, 7 h groupe A. (6 h rando). Nota : Pour les plus attardé(e)s
et les randonneurs (euses), possibilité de s’arrêter à Ghap (2.380 m). ATTENTION : 3 h de pénalité
pour non arrivée à Namrung.
Jour 7. Stage 3. Namrumg (2.550 m)
– Sama Gaon (3.360 m).
Réveil : 6 h 30. Départ : 8 h pour tout le
monde. Même horaires pour ceux et celles qui partiront de Ghap.
Jour 8. Stage 4. Marche d’acclimatation. Sama Gaon (3.360 m) – Manaslu Base
Camp (4.600 m)
– Samdo (3.780 m).
Réveil : 6 h 30. Départ : 8 h pour tout le
monde. (6 h seront ajoutées au chrono général).
Le sac à dos sera allégé du Mani de Sama Gaon au Manaslu Base Camp (aller/retour).
Jour 9. Stage 5. Samdo
(3.780 m)
– Larkya Bhanjyang (5.220 m)
– Bimtang (3.630 m)
– Bagarchhap (2.160 m).
Point de
contrôle : Guest house du Larkya La (4.500 ; 1 h pén.) ; Larkya Bhanjyang (5.220 ; 1 h pén.) ; Bimtang (3.630 ;
1 h pén.) ; Tilijé (2.400 ;
1 h pén.). ATTENTION : 2 h de
pénalité pour non arrivée à Bagarchhap, en cas d’arrêt à Tilijè ou Dharapani
(1.860 m).
Réveil : 3 h. Départ : 4 h pour tout le
monde.
ATTENTION : Étape spéciale compte tenu
de l’altitude et la plus longue de la course. Déroulement : Départ
de nuit (4 h). Chrono de Samdo (3.780 m) au Guest house du Larkya La (4.500 m). Marche de liaison
du Guest house du Larkya La (4.500
m) au Larkya Bhanjyang (5.220 m). « Stop and go » au col. Départ à la carte du col jusqu’à Bagarchhap
en chrono. A noter que 2 h seront rajoutées à tous les chronos (temps
moyen de liaison entre la Guest house et le col).
ATTENTION :En
cas d’arrêt à Tilijè (2.400
m) ou Dharapani (1.860 m), pour prendre le départ de l’étape 6,
il faudra être à Bagarchhap (2.160
m) avant 7 h du matin du jour 10. Sinon, les
concurrents auront l’obligation de rejoindre directement Manang (arrivée étape
6). La pénalité sera le temps du dernier plus 4 heures.
ATTENTION :
Aucun
ravitaillement possible entre Samdo et Bimtang. Prévoir l’eau et la nourriture
en conséquence pour une durée d’effort entre 3 h 30 et 6 h,
suivant le niveau des coureurs.
Jour 10. Stage 6. Bagarchhap
(2.160 m)
– Chame (2.630 m)
– Ghyaru (3.673 m)
– Manang (3.535 m).
Point de
contrôle : Ghyaru (4 h de pénalité). Réveil :
6 h. Départ :
7 h groupe B et rando, 7 h 30 groupe A.
ATTENTION :Les
coureurs et marcheurs en retard rejoindront directement Manang.
Jour 11. Stage 7. Manang (3.535 m)
– Khangsar (3.734 m)
– Tilicho Lake (4.980 m)
– Khangsar (3.734 m).
Point de
contrôle : Khangsar (3.734 ; 2 h
pén.) et Tilicho Lake (4.980 ; 6
h pén.).
Réveil : 6 h. Départ : 7 h pour tout
le monde.
Marche de liaison entre
Manang et Khangsar. Allégement des sacs à Khangsar (1 h sera ajoutée au chrono
de l’étape).
9 h : Départ de l’étape chrono Khangsar
– Tilicho Lake – Khangsar.
ATTENTION :
Journée de
repos en option – ou obligatoire – pour les coureurs (euses) les plus fatigués
et pour les randonneurs (euses). Ils et elles rejoindront Khangsar en fin
d’après-midi (1 h 30 de marche). Pénalité : 10 heures.
Jour 12. Stage 8. Khangsar (3.734
m) – Thorong Phedi (4.420 m) – High Camp (4.850 m).
Réveil : 7 h. Départ : 8 h 30 pour
tout le monde.
21 avril Jour 13. Stage 9. High
Camp (4.850 m)
– Thorong Pass (5.416 m)
– Marpha (2.665m).
Point de
contrôle à
Kagbeni Gompa (2.870 ; 2 h pén.).
Réveil : 4 h. Départ : 5 h pour tout le
monde.
22 avril Jour 14. Stage 10. Marpha
(2.665m) – Dana (1.450 m).
Point de
contrôle sur
trois ponts de la Kali Gandaki (2 h
pén.). Réveil : 6 h. Départ : 7 h grp B et
rando, 7 h 30 grp A.
ATTENTION. Les coureurs (euses) et les
randonneurs (euses) seront invités à prendre l’ancien sentier et non la piste…
Portion Khobang – Kokenthanti et portion
Ghasa – Kabre.
23 avril Jour 15. Stage 11. Dana (1.450 m) – Ghorapani (2.775 m) – Deorali Danda (3.140 m) – Poon Hill (3.195 m).
Montée à
Deorali (3.140 m)
en option pour les randonneurs.
Retour à Ghorapani en marche de liaison.
Point de contrôle : Deorali Danda (pén 3 h). Réveil : 6 h. Départ :
7 h 30 pour tout le monde